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La passion du bâteau

La situation de cette réalisation est complexe. La parcelle est déjà occupée par une habitation solitaire des années quarante et se situe entre la route cantonale et le lac Léman. Y construire un mitoyen est mission difficile. Afin de conférer une unité entre les deux volumes, le nouveau reprend la matérialité de l’existant. Tout est revêtu comme l’existant, tuile ou crépis, en fonction de la situation du nouveau volume.

L’intérieur rappel la passion du propriétaire pour le bateau. Une structure composée de lames de bois massif scinde l’espace sous toiture, tel une coque inversée. La technique, laissée visible et peinte en noir sous le faîte, rappelle le bitume de protection appliqué en fond de coque des bateaux pour l’étanchéité. La cuisine renforce ce sentiment en s’élevant telle une machine contenant le chauffage, la cuisinière à bois, ainsi que les conduits de cheminées.

Comment s’ouvrir sur un tel paysage ? A chaque étage sa réponse. Au niveau le plus bas, la partition des fenêtres répond au besoin de sortir dans le jardin et donne une échelle de fenêtre en rapport avec l’espace de la salle à manger. Au milieu, pour les chambres, une sensation de sécurité impose un garde-corps et le besoin de ventiler partitionne le vitrage. L’espace sous toiture offre deux perceptions : de l’intérieur du séjour, quatre diptyques découpent le paysage et sont à l’échelle de l’espace intérieur. Plus en avant, de la loggia, le panorama se présente libre de toute contrainte et plonge l’utilisateur dans l’immensité du lac.

Par ces diverses perceptions du paysage lacustre, cette habitation pose la question de notre rapport au paysage depuis un intérieur qui se doit aussi d’être domestique.