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Le chemin du Pertuis-du Sault à Neuchâtel commence dans la ville et monte en pente raide vers le jardin botanique et le centre Dürrenmatt pour, finalement, se perdre dans la forêt. L’immeuble se situe à son intersection avec la rue du Rocher où il s’aligne en vis-à-vis de la chapelle de l’Ermitage. La parcelle qui bénéficie de la forte densité octroyée par l’extrême limite de la zone d’habitation de la Cassarde, voit naître une architecture qui épouse en douceur la forme du triangle et qui s’érige dans la continuité des murs de vignes. La déclivité extrême à cet endroit impose une entrée dans le bâtiment en son coeur au troisième niveau où le hall sobre en béton apparent organise l’accès aux appartements. Le trapèze arrondi du plan propose pour chaque côté une réponse urbanistique au contexte en s’alignant aux rues et aux volumes présents. Au nord, la longue façade suggère un bâtiment modeste de deux-trois niveaux, vers le sud la construction se développe jusqu’à six niveaux en profitant de la déclivité.
Sur trois niveaux, trois appartements occupent l’étage entier alors que les étages supérieurs sont départagés en deux unités. Le jeu des terrassements alternés qui se rencontrent dans la construction au centre offre cinq niveaux de jardins différents, dont le plus bas forme la place de jeu pour l’ensemble. Quatre niveaux d’appartements sur cinq sont donc équipés de jardin privatif en plus de leur loggia couverte attenante à la salle à manger.
L’orientation des habitations est conçue en déroulant les chambres vers l’est, la cuisine salle à manger vers le sud et les espaces séjour vers le sud-ouest, suivant les trois façades et décrivant un arc qui reflète le parcours du soleil. En reléguant les services et la circulation verticale au nord, les appartements profitent d’une vue plongeante sur le centre-ville et rayonnante sur le lac depuis les espaces jour comme depuis les chambres. L’arrondi des angles, le système coulissant des volets et les rideaux solaires des loggias, confirme la composition des façades comme ruban fluide, qui comme des tournesols suivent le parcours du soleil. Le crépi de la façade est strié horizontalement pour marquer avec les ombres cette cyclicité.