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Située entre le quartier des Nations et le lac Léman, la surélévation d'un immeuble de logements des années 50 vient achever la silhouette discontinue d'un îlot datant du début du XXe siècle. Le caractère autonome de la façade sur rue participe librement à la redéfinition de ce fragment urbain en s'affranchissant de l'apparence des constructions mitoyennes qui affichent, chacune, un langage propre à leur époque.

Le projet de surélévation devient une opportunité pour redonner un second souffle à cette construction de l'après-guerre. La mise en valeur du potentiel d'une orientation plein sud qui bénéficie d'une échappée visuelle au travers de la cour de l'îlot et la générosité des espaces créés synthétisent les qualités recherchées.

D'une part les trois nouveaux étages profitent d'une grande diversification typologique grâce au dispositif d'enchevêtrement spatial qui relie ces étages entre eux et qui offre ainsi une plus grande flexibilité d'usage. D'autre part, équipés de nouveaux jardins d’hiver, les modestes logements des cinq niveaux existants bénéficient de surfaces supplémentaires importantes.

Une attention particulière a été accordée à créer une continuité entre la partie existante du bâtiment et celle qui a été ajoutée. Les façades de la surélévation ont été traitées de manière homogène avec celles déjà existantes. L'application d'un dessin développé avec un artiste met en lumière l'ordre des ouvertures orientées vers la rue, alors que les jardins d'hiver superposés de la façade méridionale sont animés par une sobre combinaison de couleurs.

Les deux systèmes porteurs – maçonnerie classique de l'existant et structure hybride acier-bois de la surélévation - sont à la fois très différents dans leur nature constructive et leur principe de mise en oeuvre, mais sont finalement intimement liés et complémentaires dans leur fonctionnement général, un peu à l'instar de la façade.