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Ce petit immeuble de 4 logements s’inscrit entre deux logiques urbaines, celle d’un plan de quartier constitué de barres parallèles et d’un tissu villageois de bas gabarit. Le projet tente un dialogue avec ces deux ambiances très contrastées. Le plan d’urbanisme pour la parcelle prévoyait pour ce volume carré deux façades borgnes pour des raisons de proximité, notamment celle orientée au sud et sur la vue dégagée !
La négociation du retrait de l’immeuble en limite de parcelle a permis d’envisager un volume rayonnant, ouvert sur trois faces. C’est en se libérant de cette contrainte “absurde” que la conception du projet a trouvé son imaginaire volumétrique et typologique, au travers de la figure de l’enroulement, prolongeant ainsi l’esprit du lieu-dit, « la cour des miracles ».
L’enjeu du projet réside dans la tension entre le cadre d’implantation resté très figé malgré tout et la quête d’un mouvement continu entre l’espace de la cour et celui de l’appartement. L’accès au logement en diagonale par la petite cour engage un mouvement en spirale constituée d’une suite d’espaces reliés.
La typologie des appartements se caractérise donc par un espace continu, qui varie progressivement dans son épaisseur et son usage : entrée, passage, cuisine, séjour, et loggia d’angle ouverte vers l’ouest. Cet espace ouvert est défini spatialement par le noyau de service au centre, et en couronne par les chambres ainsi que la cage d’escalier révélée par sa matière brute, en lien avec la façade.
La matière coulée en bandes horizontales entrecoupées par les fenêtres tisse le volume, les joints contribuent à la lecture de la mise en mouvement recherchée.
La présence du béton teinté dans la masse « couleur terre » qui passe de l’extérieur à l’intérieur accentue la profondeur de l’habitat. La perception de l’immeuble dans ce contexte hétéroclite saisit des complicités insoupçonnées avec le paysage proche et lointain.