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Campée au coeur du village face aux Alpes, la ferme classée (1761) abritait symétriquement deux familles. La transformation en fait un tout, avec partie nuit dans les anciennes zones d’habitation, cuisine dans l’écurie, espaces de vie dans le gigantesque volume de la grange. Cette dernière articule 3 étages suspendus de part et d’autre de l’escalier central qui s’enroule autour du conduit dérobé de la cheminée du chauffage jusqu’ à la bibliothèque sous le toit, et offre de nouvelles vues sur la forêt jurassienne et le clocher de l’église. La lumière naturelle y pénètre, douce et généreuse, par d’amples ouvertures découpées dans le sommet des façades pignon et par la rangée de petites fenêtres aménagées dans les fentes de ventilation entre mur et toiture. Les architectes retirent tout élément superflu pour rendre beauté et clarté au système structurel originel de charpente à poteaux typique des fermes vaudoises. Avec ses deux magnifiques portes cochères, son impressionnante charpente clarifiée, et ses espaces ouverts offrant des perspectives constamment changeantes, l’ensemble mêle rusticité paysanne et raffinement épuré. Ménageant un premier seuil spatial, l’ondoyant rideau en cotte de maille de l’artiste Carmen Perrin déploie son effet de filtre entre la rue et l’espace privé.