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Une place de jeux devenue obsolète en termes de normes de sécurité et surtout la nécessité de creuser une grande tranchée à travers le site pour l’installation d’une conduite de chauffage à distance: le projet de rénovation de cette modeste placette de quartier est initié par cette double contrainte. Rien ne laisse alors présager qu’il deviendra un projet participatif, porté par les habitants et dont le programme associe jeux et potagers urbains dans un même espace.
En 2012, la Ville de Genève, via son service des écoles en charge de l’aménagement des places de jeu, saisit l’occasion de consulter les riverains. Une association d’habitants s’empare avec vigueur et enthousiasme de la place qui lui est laissée et établit la liste de ses désirs: des potagers, des jeux renouvelés, une place où se retrouver et partager les savoirs en matière de jardin. Le quartier, situé à la lisière de celui des organisations internationales au Petit-Saconnex, est densément habité et socialement diversifié. Le terreau de la participation y est fertile.
Un petit concours est organisé par le service de l’action sociale et celui des écoles. Le bureau paysage n’co l’emporte avec une proposition simple: utiliser la pergola évocatrice des serres maraîchères pour accueillir les potagers et aménager dans cet espace tout en longueur une vraie place de quartier. Le projet est plébiscité, mais les habitants tiennent à «leurs» glycines, ces grandes grimpantes fleuries qui couvrent la pergola.
Le projet lauréat est donc revu avec les habitants, au fil de plusieurs soirées: les paysagistes proposent de déplacer les potagers à l’ouest du site, d’aménager l’espace sous la pergola en lieu de rencontre et de pique-nique avec tables et bancs, de restaurer le grand bac à sable, très apprécié. Le chemin devient une place comptant quatre bulles à jouer (grimper, glisser, jouer au sable). La pergola et ses glycines sont maintenues pendant les travaux, tout comme les noisetiers. La végétation nouvelle est productive: des haies vives à baies comestibles, sureaux, noisetiers et amélanchiers sont plantés. Un chalet en bois, récupéré dans un autre parc et repeint en rouge et blanc, sert de lieu de réunion et de stockage de matériel pour les usagers. Il incarne aussi l’identité renouvelée du lieu. Les potagers sont remis clés en main à l’association en charge de leur gestion en septembre 2017, après cinq ans de procédure.