Intro
En 2015, notre bureau a été mandaté par le Service d’architecture et de l’urbanisme de la Ville de Pully par le biais d’une procédure d’appel d’offre de gré à gré pour la transformation, la rénovation et la mise en conformité du bâtiment des jardiniers se situant dans le parc Guillemin. L’objectif était de réunir les activités du service des parcs et promenades sur un seul site. Une étude amenée pas la ville a permis d’identifier ce bâtiment comme étant le mieux adapté.

Histoire
Le bâtiment date de la fin du 19ème siècle. Il est situé à l’entrée d’une grande parcelle. A l’origine, il s’agissait d’une propriété privée composée d’une maison de maître et de dépendances rurales dans un grand jardin. Ensuite Il a été utilisé comme hangar contenant des espaces de stockage, des locaux techniques, de service et de vie pour le personnel de l’entité parc et promenades de la Ville. En 1985 le bâtiment est agrandi au nord pour y rajouter une zone de garages.

Si d’un côté les locaux de stockage des véhicules et des outils d’entretien remplissent pleinement leur mission, de l’autre côté, les espaces dédiés au personnel ne répondent plus aux normes. C’est sur ces derniers que nous avons concentré notre intervention. La demande du MO était d’y aménager des vestiaires avec douches, une zone de services mais aussi un véritable espace de vie pour les utilisateurs composé d’une cuisinette, d’un lieu de pause, d’une zone de travail et de repos.

Situation
Le site présentait les vestiges de son ancienne utilisation privée. Le bâtiment était accessible par un parvis minéral qui servait de coupure entre le jardin et la rue, coupure qui était aussi marquée par une haie relativement haute, à hauteur de regard.

Cette situation étrange a soulevé la question principale de ce projet : comment retravailler ce seuil pour donner au parc le caractère public qu’il devrait revêtir, et comment aménager un espace de travail qui demande une certaine privacité dans ce contexte.

Le projet a tenté de répondre à ces questions non seulement à travers des solutions architecturales mais aussi paysagères. L’espace à proximité de l’entrée a été réaménagé. Les véhicules et la place de travail extérieur ont été délocalisés à l’est du bâtiment. Aujourd’hui, le parc public vient entrer directement en contact avec la rue et le cheminement devant la nouvelle extension a été éloigné pour préserver l’intimité des utilisateurs.

Le bâtiment existant
Le mode de construction du bâtiment existant est traditionnel. Le rez-de-chaussée est en maçonnerie de pierre et de briques, tandis que l’étage est en charpente bois.
Il est classé note 3 au recensement architectural cantonal.
Au rez-de-chaussée, le système porteur du bâtiment est conçu sur une trame de pilastres en maçonnerie et de poteaux en bois vers la zone du couvert. Un mur de refend sépare le hall d’entrée des espaces techniques, de travail ainsi que les vestiaires et les services pour le personnel.

La nouvelle construction
La nouvelle construction a été réalisée sur la partie sud du bâtiment. Elle a comporté le démontage de tous les galandages intérieurs, de la maçonnerie non porteuse entre les 5 pilastres ainsi que le dallage au sol. Ces démolitions nécessaires ont permis de dégager un espace suffisant et adapté pour répondre au programme des locaux.

La partie nouvelle est constituée d’un volume rectangulaire d’une surface d’environ 100m2, entièrement conçu en bois. Elle se glisse entre les murs en pierre, à cheval entre l’intérieur et l’extérieur tout en étant, sous le couvert, à l’abri des intempéries. La volonté a été celle de s’intégrer et de s’accorder avec l’existant sans tomber dans le mimétisme. Nous avons opté pour un revêtement en bois de teinte foncée, en profitant de la protection de la toiture existante.

Le nouveau radier en béton et la nouvelle charpente en bois sont indépendants du bâtiment existant. Seules les poutres transversales s’accrochent aux piliers centraux en maçonnerie. Ces poutres en porte-à-faux permettent la création de l’ouverture sur l’extérieur sur toute la largeur du local de vie et jusqu’au-dessus du niveau de la nouvelle structure. De cette manière, on a pu créer une ouverture réduite à son minimum, un vide presque abstrait, qui offre une vue dégagée sur la végétation du parc et sur le lac, tout en conservant l’intimité des utilisateurs grâce à un contrecœur à 110 cm.