La demande particulière d’un espace de stockage logistique dans le hall d’entrée d’un laboratoire de biotechnologie évolue en projet hybride. Le programme du stockage occupe le centre de l’espace avec l’ambition inattendue de redéfinir l’entrée du bâtiment. Le plan du nouveau local –pièce dans la pièce– en demi-ellipse se développe autour des six piliers existants. Il se présente d’abord comme une rotonde vue depuis l’entrée principale puis comme un mur plan depuis le côté.
Dans le hall, la paroi est un véritable décor qui fait oublier l’origine industrielle du matériau. La forme est à la fois un volume opaque et un plan infra mince selon l’état d’éclairage et, lorsqu’il est rendu visible, le contenu banal d’étagères et de cartons est sublimé en silhouettes mystérieuses.
A l’intérieur, l’envers rend explicite une construction simple: une paroi autoportante constituée de panneaux bruts d’aluminium ondulés et perforés d’une trame fine est tenue par deux poutres cintrées qui servent respectivement de plinthe et de linteau à l’espace circonscrit. L’ensemble est fixé à la structure existante par six tôles profilées de couleurs différentes indiquant les zones logistiques. La paroi du fond en panneaux pleins d’aluminium brut reflète et agrandit le local en suggérant l’ellipse entière. Une canopée de luminaires à la hauteur du linteau sert de plafond métaphorique aussi bien à l’espace de stockage qu’à l’espace d’entrée. Le décor et son envers permettent la coexistence des deux programmes a priori incompatibles.
L’enveloppe sans aucun signe visible de quelconque fonction déterminée est une boite. Elle contient le programme que le visiteur lui prête.
Paradoxalement le local devient ainsi l’espace le plus désirable du bâtiment.