La Nouvelle Comédie c'est plus qu'un théâtre : c'est non seulement un lieu de représentation théâtrale, avec ses deux salles, mais aussi un lieu de création, avec ses grands ateliers de construction. Ce sont eux qui font de la Nouvelle Comédie un véritable centre de création artistique, réunissant sous un même toit tous les métiers du théâtre.
Le caractère « d'usine à spectacles » a été déterminant pour la conception du projet, qui devait être à la fois un équipement hyper-fonctionnel et à la fois un bâtiment singulier avec une identité propre.
Le projet dispose les salles de spectacles au cœur du volume, avec une articulation des programmes qui génère en coupe un profil singulier, donnant ainsi son identité au bâtiment. Les espaces de circulations, publics et privés, se situent en façade entourant les programmes auxquels ils donnent accès.
Là où les théâtres classiques distinguent la cage de scène comme l'élément central de la composition du bâtiment, le profil crénelé caractéristique du projet exprime la multiplicité des activités présentes dans le nouveau théâtre.
L'espace du hall, généreux et transparent, crée des liens entre l’intérieur et l’extérieur, et exprime l'ouverture du théâtre sur la ville. Le foyer, traversant, donne accès aux deux salles et crée également un lien entre les deux espaces publics qui entourent le bâtiment.
L'architecture, discrète et neutre la journée, exprime le caractère d'un lieu de création et de production. Le soir, une mise en scène lumineuse transforme le bâtiment en lieu de représentation, affirmant sa présence dans la ville, et invitant le public à la magie du spectacle.
Le bâtiment accueille deux salles de spectacles complémentaires. Chacune d'elles développe sa propre identité, tant d'un point de vue scénographique qu'architectural.
La grande salle est conçue dans la continuité du théâtre européen, à l'italienne, avec un rapport scène-salle frontal pré-établi. L'enveloppe est faite d'une peau pliée et facettée, tel un origami, qui accueille tous les dispositifs acoustiques et lumineux propres à une salle de théâtre.
La salle modulable de type blackbox est dédiée à l'expérimentation. Un volume élémentaire et neutre, avec un système de gradin modulaire, permet la mise en place de multiples configurations. Les murs sont habillés de lames en béton fibré noires dont le motif garantit une excellente acoustique.
Les deux salles sont des espaces hautement techniques d'un point de vue scénographique. L'objectif a été d’intégrer dans l'expression architecturale l'ensemble des exigences techniques tout en créant un espace poétique, capable d'accueillir le spectateur en créant une rupture entre la vie quotidienne et la magie du spectacle.
COMMENTAIRE du jury
Ce nouveau théâtre n’impose pas sa monumentalité. Il vient se glisser dans un contexte résidentiel dense, en s’implantant en longueur et en marquant les différentes entités du programme (grande salle, loges, bureaux, atelier de peinture) par des boîtes de volumétrie différente. Le théâtre est lui-même une scénographie, plusieurs de ses espaces intérieurs ou extérieurs pouvant devenir des lieux de spectacle. L’unité de l’ensemble n’est pas uniquement donnée par la matérialité des panneaux de verre en façade. Elle est garantie par le réglage de la coupe, absorbant un dénivelé et mettant le théâtre en rapport avec une place haute et une place basse. Ainsi s’établit un nouveau rapport, plus poreux, entre le théâtre et les Genevois.
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