Vivre avec son environnement, réagir à ses fluctuations, en tirer parti au maximum. C’est de ce postulat que se développe le projet de la FILTER HOUSE : un case-study, une expérimentation sur un mode de vie réactif aux variations du monde qui nous entoure. Afin d’en tirer parti plutôt que de s’en isoler. D’un opportunisme positif.

La grande flexibilité des espaces offerte ne sert alors pas uniquement à répondre aux besoins des usages, mais permet également de réagir aux conditions climatiques et à leur incontrôlable versatilité. Faisant ainsi varier la manière d’habiter les espaces au fil des saisons.

Le projet se veut alors comme une recherche appliquée, faisant partie d’une série de prototypes, étudiant les relations mutuellement bénéfiques que l’architecture peut entretenir avec son environnement, au sens le plus large du terme. Faire plus avec moins, et développer ainsi de nouvelles manières d’habiter, plus que jamais nécessaires à la transition qui s’opère.

Plutôt que de tenter de définir des façons d'utiliser des espaces, nous proposons développer certains types de relations avec un environnement existant. La logique du plan, la stratégie de distanciation par la verticale, permettent une grande flexibilité d’utilisation, sans pour autant réduire la générosité des espaces. L’intérieur s’en voit libéré de toute structure, permettant de nombreux types d'utilisations et de changements au fil du temps : une structure ouverte et évolutive, capable d'accueillir divers usages, d'anticiper les besoins futurs autant que l'imprévisible.

Face à l’ouverture maximale des plans, les choix de conception, de construction, se concentrent sur la définition d'une interface performative, capable de négocier les variations des influences extérieures pour les transformer en apports positifs et en expériences inattendues.

La façade est un filtre actif, une frontière floue, fluctuant au gré des saisons et du temps, à la fois spécifique et incontrôlable, un médiateur qui permet de régler la relation entre l'intérieur et l'extérieur. Elle est composée de plusieurs couches - les rideaux intérieurs, le verre, le brise-soleil et le plan végétal - qui permettent une relation opportuniste avec l'extérieur : la façade peut réagir aux fluctuations de l'environnement.

Nous proposons des espaces de vie comme des champs d’expérimentation : des dispositifs pour habiter les paramètres changeants de l'environnement, du climat, des habitants, des réglementations et du contexte dans toute son étendue...

L’été, le soleil est filtré par la treille extérieure, sur laquelle grimpent diverses espèces de plantes, précisément sélectionnées, prolongeant le jardin à la verticale. La grande façade en accordéon ouverte, sous la double hauteur, on y vit comme sur une terrasse : à l’air libre, la tête dans les nuages. L’hiver, les plantes se font moins denses, favorisant les apports solaires passifs.

Le quotidien s’en voit alors changé. L’expérience de la maison en été est complétement différente de celle en hiver. Les usages se déplacent, les habitudes se modifient. D’une terrasse couverte dans la végétation lorsque les grandes fenêtres sont ouvertes à un abri protégeant des plus fortes intempéries, l’habitat est modifié, s’adapte aux conditions changeantes de l’environnement.