Ce projet pour les Établissements Publics pour l’Intégration (EPI) regroupe une multitude de fonctions dans un volume compact. S’il est avant tout destiné à fournir 30 places en appartements partagés pour des personnes en situation de handicap vieillissantes, il regroupe également les bureaux de la direction générale des EPI, un restaurant, des ateliers, des espaces de soin et d’hygiène, un espace de recueillement et une toiture-jardin. Il s’agit d’un « bâtiment – monde » que les habitants en situation de handicap ne quittent que très rarement et la diversité des lieux, des atmosphères, de la lumière et des matières cherche à rendre ce paysage intérieur aussi riche que possible.
Les chambres offrent une diversité de niveaux d’ouverture selon les besoins des habitants. Certaines largement ouvertes sur le paysage, certaines très introverties en fond de patio avec une épaisse couche protectrice qui forme un manteau entre soi et le monde extérieur. De même, les espaces collectifs sont très nuancés dans leur formalisation et s’organisent autour des circulations en une promenade aux parcours variables. Un attique ouvre sur les très belles vues lointaines des Alpes et de la Ville, le restaurant s’affiche en vitrine sur le front de rue et les salons plus privatifs se cachent derrière l’épaisseur de la façade.
La compacité du volume ne laisse rien percevoir de l’extérieur de cette multitude, laissant uniquement une ouverture au rez-de-chaussée pour engager l’entrée et s’ouvrir sur l’espace de la rue. L’épaisseur de la façade et la répétition d’éléments maçonnés sur une trame régulière confère au tout l’expression d’une enveloppe protectrice, sentiment renforcé par l’usage d’un parement en travertin. Contrairement au poids exprimé dans le corps principal, la toiture métallique se dégage par la légèreté des pans en tôle, une tente ouverte sur le paysage.