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Le Synathlon - Centre de compétence de sports

nominé

COMMENTAIRE du jury

Implanté sur un campus, et marqué par l’épure de ses façades en simple peau, ce bâtiment a tout du pavillon rigoureux. Ce serait cependant ne pas rendre justice à la stimulante complexité de son organisation, que de s’arrêter, à son allure de « boîte » rationnelle. Derrière l’anneau de bureaux, le coeur du bâtiment est occupé par un généreux atrium se déployant dans les trois dimensions. Les circulations deviennent ainsi des lieux de rencontre et des espaces informels, aussi bien de travail que de détente, venant se rajouter aux espaces du programme. Les opportunités créées par ces nouvelles typologies génèrent un usage particulier du bâtiment où la sociabilité est mise en avant.

TOUS LES COMMENTAIRES

LE REGARD CROISÉ DE

LAURENCE KUBSKI

PHILIPPE FRAGNIÈRE

Ouvrage

Le Synathlon - Centre de compétence de sports

  • Programme: Éducation et instruction
  • Processus: Concours
  • Début des travaux: 1/2016
  • Fin des travaux: 1/2018
  • Adresse: None
  • Canton: Vaud
  • District: Lausanne (Vaud)

Fiche Technique

Maître d’ouvrage(s): Nom : Etat de Vaud DFIRE DGIP DAI Localité : Lausanne
Architecte(s): Nom : KARAMUK KUO Localité : Zurich
Ingénieurs(s): Nom : Enerpeak Salzmann spécialité : Ingénieur en électricité Localité : Nyon
Nom : H. Schumacher spécialité : Ingénieur sanitaire Localité : Savigny
Nom : Jakob Forrer spécialité : Ingénieur CV Localité : Lausanne
Nom : Kartec Engineering spécialité : Ingénieur Civil Localité : Zollikon
Nom : Weber Brönnimann spécialité : Ingénieur Civil Localité : Berne
Autre(s): Rôle : Gestion de projet Nom : Pragma Partenaires Localité : Lausanne
Rôle : Entreprise Générale Nom : HRS Real Estate Localité : St. Sulpice

Description

LE PAYSAGE UNIVERSITAIRE OUEST LAUSANNOIS
Le nouveau bâtiment de l’Université de Lausanne accueille quatre entités distinctes spécialisées dans la formation et la recherche en Sciences du Sport, en promouvant les compétences du sport dans la région lausannoise et en facilitant des nouveaux partenariats et collaborations créatives. Il s’insère dans un campus aménagé à la fin des années 1960 selon le plan directeur de Guido Cocchi, qui privilégiait l’implantation de bâtiments isolés dans un parc bucolique fortement paysagé. Le nouveau bâtiment, compact et presque cubique, offre une nouvelle porte d’entrée à l’Université de Lausanne : ouvrant sur les infrastructures sportives en bordure du lac, il impose sa présence le long de la route cantonale, tout en respectant l’agencement d’ensemble du site.

De l’extérieur, le bâtiment apparaît comme une présence calme et paisible, dissimulant derrière sa façade l’intense activité de l’intérieur. Il semble flotter sur le parc du campus et reflète au fil des jours et des saisons les changements de son environnement à travers les jeux de lumière et de couleurs de la nature. Le rez-de-chaussée, occupé par des équipement publics tels la cafétéria et l’auditorium, ainsi que des salles de cours et de séminaires, se prolonge par intermittence sur des terrasses extérieures donnant sur le lac, qui assurent une continuité avec la vie du campus.

L’ARCHITECTURE DE LA VIE COMMUNE
Les immeubles de bureaux de cette profondeur se divisent généralement en deux catégories : le centre est soit rempli d’un noyau massif, soit laissé vide sous la forme d’un atrium. Ce projet propose une troisième alternative : considérer le centre à la fois comme un noyau infrastructurel et comme une expérience spatiale collective.

Entourée d’un anneau de bureaux, cette masse poreuse est un espace d’échange dynamique. Une série de barres de béton empilées abrite tous les espaces de service à chaque niveau - cages verticales, ascenseurs, escaliers, archives et laboratoires pour les tests physiques. En même temps, elle forme un paysage de terrasses pour les activités informelles et le travail en commun. Parfois intimes, parfois grandioses, les espaces de l’atrium deviennent la toile de fond de la vie collective du bâtiment. L’interface immédiate de ces deux mondes – entre refuge privatif et brassage collectif – favorise les rencontres des différents usagers au quotidien, tout en offrant une grande souplesse de choix et une liberté d’utilisation. Entre les deux extrêmes du cocon d’intimité et de l’espace partagé totalement ouvert, le projet permet de décliner une vaste gamme d’activités possibles, en soutenant une durabilité sociale.

LA DURABILITÉ INTÉGRALE
Dans ce premier bâtiment labellisé SméO ENERGIE ET ENVIRONNEMENT, la durabilité est traitée de manière intégrale. Des systèmes actifs et naturels sont combinés avec la matérialisation et la géométrie du bâtiment en faveur d’une haute performance. La rationalité de l’anneau de bureaux permet une flexibilité future et une distribution technique efficace, tandis que sa profondeur garantit une utilisation optimale de la lumière du jour et une ventilation naturelle. Le prolongement extérieur des plateaux d’étage protège le bâtiment du soleil direct d’été et retarde l’activation de la protection solaire mobile. L’inertie thermique du bâtiment assure des conditions climatiques stables tout au long de l’année. Les dalles actives chauffent et refroidissent avec de l’eau du lac Léman, tandis que la ventilation est assurée, dans la mesure du possible, par de simples fenêtres à commande manuelle. L’atrium lui-même est éclairé par une verrière avec des ouvrants afin d’évacuer la chaleur accumulée. Dans l’ensemble, cela se traduit par une consommation d’énergie extrêmement faible, qui est en outre compensée par la présence de panneaux photovoltaïques sur le toit.

Avant tout, une séparation cohérente des systèmes tient compte de la durée de vie de chaque élément constitutif du bâtiment afin d’optimiser la durabilité globale. La structure en béton offre une solution riche en espace à long terme, tandis que la façade, les cloisons intérieures légères et les installations techniques rationalisées du bâtiment peuvent être démontées et remplacées indépendamment les unes des autres au fil du temps.

LA STRUCTURE SPATIALE
L’architecture et le concept de structure porteuse sont indissociables et forment une structure d’organisation spatiale. L’anneau de bureaux - une construction simple composée de poteaux préfabriqués et de dalles coulées sur place - est raidi horizontalement par une série de voiles en béton armé qui traversent l’atrium à chaque niveau. Les voiles entourent les locaux de service et suspendent le plafond au-dessus du rez-de-chaussée au profit d’un auditorium sans piliers. Du béton recyclé est utilisé pour 70% des surfaces en béton, y compris l’ensemble du béton apparent de l’atrium.

L’ART TACTILE
Une vrai collaboration entre l’architecte et l’artiste, le projet Kunst-am-Bau d’un artiste de la région, Aloïs Godinat, se concentre sur l’ensemble des poignées du bâtiment, s’inscrivant dans l’architecture de manière à la fois discrète et omniprésente. Plus de 800 objets (400 portes) sont en effet concernés. Les deux modèles de « fausses jumelles » de poignée sont conçus comme des sculptures qui introduisent une variation presque imperceptible autour d’un modèle industriel. Les éléments tactiles dans le bâtiment, les poignées apportent des moments de chaleur tout en célébrant le contact entre l’architecture et les usagers.

Plan de situation
Coupes / élévations
Plans

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