LES BERGES DU RHONE, Rue des Deux Ponts 2-4 – Genève
En 2010, l’équipe DVK Architectes est mandatée pour le projet de surélévation d’un bâtiment de logements étudiants à Genève. La particularité de cette surélévation est la « stratification architecturale » puisqu’elle intervient après plusieurs surélévations déjà réalisées de cet immeuble.
LE PROJET
Le projet consiste à la surélévation de l’immeuble à l’angle des Berges du Rhône et de la rue des Deux Ponts, deux étages supplémentaires viennent couronner l’édifice.
L’ancienne usine Beyeler, bordant le Rhône, comptait d’abord trois étages d’ateliers, puis surélevée d’un quatrième étage identique. Deux ont été ajoutés à la fin des années 2000, par les architectes Favre&Guth. Puis, en 2010, son propriétaire a décidé d’en ajouter deux de plus, faisant appel à DVK Architectes.
Il s’agit d’une stratification des architectures et des époques, d’un empilement des strates urbaines, prétexte à inventer des terrasses, des horizons, à contraster, à révéler des différences : diversités, interférences avec la Rhône, dialogues à distance avec la colline de Saint-Jean, révéler l’intention d’habiter quelque part différemment…
L’immeuble est surélevé, avec une expression architecturale qui se démarque de la trame régulière du bâtiment existant.
Pour ce faire, les architectes réalisent une étude urbaine et sensible en étroite collaboration avec la CMNS pour une telle intervention.
Tels des écrans sur la ville, les volumes en extension débordent, dominent et viennent chercher des points de vue. Ces 2 volumes désaxés superposés sur 2 niveaux viennent créer des intériorités et différentes orientations : porte-à-faux, terrasses, vues sur les berges du Rhône, accès toiture...
La surélévation demande une structure légère pour limiter les charges sur le bâtiment existant et nécessite une simplicité de mise en oeuvre pour intervenir en plein centre-ville de Genève.
La mixité de l’ossature bois et de la charpente métallique confère au bâti sa légèreté et permet une structure porteuse amoindrie, comme en témoignent les murs manteaux préfabriqués, à la fois flottant et structurant, revêtit de zinc pré-patiné. Dimensionnés pour répondre aux exigences thermiques, ces derniers abritent l’électricité, l’isolation, les revêtements muraux ainsi que les menuiseries extérieures.
L’innovation principale du bâtiment se trouve dans sa structure et son enveloppe, reflet d’une insertion contemporaine dans un univers urbain.
Le processus de construction repose en effet sur un système de charpente métallique structurelle et façades préfabriquées en ossature bois, au service d’une exécution maitrisée.
La ferblanterie (zinc pré-patiné) comme couverture de la toiture puis comme façade verticale, une mono matière pouvant se fractionner.
Au-delà de l’aspect architectural, l’utilisation d’un matériau décarboné, enfermant et traitant le CO2, permet à la fois au bâtiment de répondre aux enjeux environnementaux actuels, mais également de s’inscrire dans une logique de construction de façon durable.
Le rythme des fenêtres de la surélévation joue avec celles déjà présentes aux étages inférieurs, dans leurs formes et dimensions, une fois écran, une autre fois dans un langage verticale.
Depuis l’intérieur du bâtiment, les ouvertures offrent des cadrages remarquables sur le Rhône et le jet d’eau, et son panorama sur la vieille ville de Genève.
Largement vitré, le bâtiment se niche dans un cocon grâce ses volets coulissants (zinc pré-patiné). La vibration procurée par ces volets en perpétuel mouvement révèle une façade évolutive et vivante, un dynamisme sobre rendu possible grâce aux différentes mises en scène souhaitées par les étudiants.
L’apport de lumière dans les logements en est considérable.
En septembre 2021, l’achèvement de la réalisation de cette surélévation a été le fruit d’une expérience passionnante, offrant à ses occupants un cadre de vie enveloppé par des prestations de qualité ; un bâtiment inscrit dans son temps, et regardant vers l’avenir.